Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours eu des écoulements mammaires. Quand j’étais enceinte (en 2000), j’ai remarqué que j’avais un écoulement mammaire marron qui sortait de mon sein gauche. Mon docteur m’a assuré que c’était dû aux hormones de grossesse, donc quand j’ai encore remarqué un écoulement du même sein nous avons pensé que c’était une nouvelle fois dû aux hormones, car j’étais en âge de la ménopause. Le docteur m’a fait une mammographie et une échographie pour s’en assurer, et les résultats sont revenus normaux. Passons rapidement au frottis préventif fait par une équipe de femmes médecins de ma clinique. Un docteur que je n’avais jamais rencontré m’a posé des questions sur l’écoulement et m’a suggéré de passer une IRM.

Comme elle doit être faite pendant les 5 premiers jours du cycle et que je devais me rendre à Vancouver en ferry, je n’étais pas convaincue par l’idée de faire un examen que je percevais comme inutile. Le premier mois la machine s’est cassée quand j’étais sur place, le deuxième mois j’étais en déplacement, et si je n’avais pas pu le faire le troisième mois je pense que je n’aurai plus pris la peine de le faire. Les résultats sont arrivés deux jours plus tard : il fallait faire une biopsie au plus vite. Encore une fois, le résultat de l’échographie était parfaitement normal, donc le technicien a fait une biopsie sur les zones anormales en utilisant les résultats de l’IRM. Les résultats ont montré que 30% de mon sein était cancéreux.

J’ai été projetée dans un système dont j’ignorais tout. Un(e) oncologue extraordinaire, puis une mastectomie totale 6 semaines plus tard. Une chimio pendant six mois (y compris le fameux « Diable Rouge »), et des IRM /mammographies dont les résultats depuis sont normaux. J’avais des seins très denses, et après 4 années à prendre des médicaments supprimant les œstrogènes, cela est toujours le cas. Le docteur n’est toujours pas très à l’aise avec l’idée d’arrêter de faire les IRM annuelles. Le premier docteur qui m’avait prescrit l’IRM m’a sauvé la vie, je n’en ai aucun doute.