Cathy

Cathy-advocate

L’histoire de densité mammaire de Cathy est différente de la majorité de celles que l’on entend. Elle a vécu à Toronto pendant quelques années, et en 1983, son médecin de famille l’a envoyée chez un spécialiste, puisqu’il a fallu lui enlever une tumeur bénigne du sein à seulement 23 ans. On lui a dit qu’elle avait des seins fibreux polykystiques plus denses que la normale, et qu’elle avait un risque plus élevé de développer un cancer du sein que la plupart des femmes. Le médecin lui a dit de commencer à passer des mammographies à l’âge de 40 ans et de s’assurer de le faire chaque année jusqu’à 50 ans.

Quelques années plus tard, elle est retournée à Winnipeg. Elle a rappelé à son médecin de famille qu’à l’âge de 40 ans, elle devrait commencer à passer des mammographies, comme on lui avait conseillé de le faire à Toronto. La réponse? Ce n’était pas le protocole au Manitoba : on a donc continué à surveiller et à tester toutes les masses qu’elle trouvait, ce qui a été fait. À 50 ans, Cathy s’est inscrite au programme de dépistage du cancer du sein du Manitoba, mais on ne lui a jamais offert de passer de mammographies annuelles. Elle ne savait pas non plus qu’elle aurait pu le demander. Lorsque le cancer du sein a été découvert en 2016, elle a appris qu’il n’avait pas été détecté lors de son examen de 2014, car les clichés étaient très difficiles à lire. Le diagnostic est tombé : cancer de stade IIIC, c’est-à-dire à risques très élevés.

Jusqu’à tout récemment, le manque de sensibilisation des médecins de famille à l’égard du risque accru de cancer du sein chez les femmes ayant des seins denses a eu des conséquences pour Cathy, car elle n’avait jamais été mise au courant des changements qu’elle aurait pu apporter à son mode de vie pour essayer de réduire les risques. Par exemple, limiter la consommation d’alcool, éviter les gains de poids et rester active, et s’abstenir de prendre des suppléments d’œstrogènes à la ménopause aident à réduire la quantité d’œstrogènes que le corps d’une femme produit; la nourriture nécessaire à la croissance de la plupart des cancers du sein. Le cancer de Cathy était ER+8, le plus haut niveau qu’un cancer causé par les œstrogènes puisse atteindre. Cathy aurait pu changer ses habitudes si elle et son médecin avaient été au courant des faits sur la densité mammaire et sur ce qu’une femme peut faire pour tenter de réduire les risques de développer un cancer.

Les femmes ayant des seins denses doivent être plus vigilantes lors des autoexamens des seins afin de savoir ce qui est normal pour elles. Elles doivent savoir qu’elles peuvent remettre en question le résultat d’une mammographie, car ces dernières peuvent ne pas détecter jusqu’à 50 % des cancers du sein chez les femmes ayant des seins denses, par opposition à 20 % chez les femmes dont la densité des seins est normale. Cathy croit que « toutes les femmes méritent de connaître la densité de leurs seins. Il faut leur dire ce qu’elles peuvent faire pour réduire leurs risques si elles ont des seins denses. On dit aux gens s’ils font de l’hypertension ou de l’hyperglycémie : pourquoi ne pas informer les femmes qu’elles ont des seins denses? »