Nicki
Quand j’ai eu 40 ans, je suis allée voir mon médecin généraliste pour me faire prescrire une mammographie. Même si l’âge recommandé pour les mammographies en Ontario est de 50 ans, je ressentais le besoin d’en faire une parce que ma tante (du côté de ma mère) avait eu un cancer du sein; mon docteur était d’accord avec moi. La mammographie était claire, j’ai retrouvé ma tranquillité d’esprit et je n’ai jamais vraiment pensé à quel moment je devrais passer un autre test. Environ 18 mois plus tard, j’ai cependant senti une bosse dans mon côté gauche, près de mon aisselle. Je savais qu’il fallait consulter. Il s’est avéré qu’il s’agissait d’un cancer du sein, stade 1. C’était petit – environ 1 cm seulement. La plupart des femmes qui détectent des masses cancéreuses ne les détectent que lorsqu’elles atteignent 3 cm.
Suite à mon diagnostic, plusieurs méthodes d’imagerie ont été réalisées, notamment une échographie, une mammographie spectrale avec rehaussement de contraste et une IRM. L’échographie a découvert une deuxième petite tumeur et l’IRM a montré une zone nébuleuse, qui s’est avérée être un CCIS. (qui est un type de cellule précancéreuse et connu sous le nom de cancer de stade 0). J’ai fini par subir une tumorectomie. Le rapport pathologique a détecté trois tumeurs et a confirmé le CCIS. Heureusement, mes ganglions lymphatiques n’étaient pas touchés par le cancer. En raison du CCIS, j’ai subi une mastectomie du côté gauche. Le rapport pathologique de cette opération a révélé une quatrième tumeur. Certes, ces quatre tumeurs étaient petites, mais aucune d’entre elles n’avait été détectée sur la mammographie faite à mes quarante ans ou sur les mammographies passées suite au diagnostic. Au moment du diagnostic, on m’a dit que la raison pour laquelle mes tumeurs étaient dissimulées était que j’avais des seins denses. J’ai un peu ri, en me disant « ah, c’est donc pour ça que j’ai toujours aimé mes seins
Ce que j’ai appris tout au long de ce processus est que la connaissance et la compréhension de ma densité mammaire ne m’auraient pas empêchée d’avoir un cancer du sein. Mais, si ce n’était pas de l’auto-examen, mon cancer aurait pu passer inaperçu pendant longtemps et s’étendre à mes ganglions lymphatiques, et avoir comme résultat un traitement beaucoup plus invasif, ou la mort. Mais combien de femmes font des auto-examens de nos jours?
Il y a deux leçons à tirer de mon histoire. D’abord, la détection précoce est essentielle. J’avais les mêmes facteurs de risque de cancer du sein que n’importe quelle autre personne. Lorsque des femmes développent un cancer du sein dans la quarantaine, il est généralement récepteur-positif d’oestrogène, comme le mien, ce qui signifie qu’il est plus agressif, grossit plus rapidement et est plus susceptible d’entraîner la mort s’il n’est pas traité tôt. Les mammographies de dépistage devraient commencer à 40 ans.
Deuxièmement, si l’on m’avait dit que j’avais les seins denses, je me serais fait examiner par des mammographies annuelles et fait des auto-examens. J’aurais porté attention. La connaissance, c’est le pouvoir. La moindre des choses que l’on puisse faire est d’informer les femmes qui ont des seins denses, dans les catégories C et D. Ma densité mammaire correspondait à une catégorie C.
Je m’approprie le fait d’avoir détecté mon cancer et d’avoir sauvé ma vie. Mais en fait, une grande partie de tout ceci est dû à la chance. C’est dû à la chance que j’aie décidé d’examiner mes seins quand je l’ai fait. C’est aussi dû à la chance que j’aie suivi mon instinct et que je suis allée consulter immédiatement. Et c’est dû à la chance que je suis ici aujourd’hui pour en parler et voir mes enfants grandir.