Janet

Janet

Septembre 2015 : J’ai passé une mammographie de suivi à Vancouver (C.-B.). Comme j’ai des tissus fibreux dans mes seins, j’ai un suivi tous les deux ans.
Oct.  2015: The mammogram report said ?all clear? ? see you in 2 years.
Novembre 2015 : Lors d’un examen physique courant, ma médecin de famille détecte une petite masse dans mon sein droit. Elle prescrit une échographie, qui confirme la présence d’une petite masse.
Le même jour, on procède également à une tomographie (un type d’échographie plus précise). On décide donc de fixer une biopsie par forage pour la semaine suivante.
23 décembre 2015 : Je reçois un appel de ma médecin de famille; je dois subir une chirurgie mammaire conservatrice. On m’a donné le nom d’une chirurgienne de l’hôpital Lion’s Gate. J’ai dû faire preuve de beaucoup d’assurance, régler des formalités administratives et surmonter beaucoup d’obstacles pour qu’elle m’accepte comme patiente. Ma stratégie a réussi.
Du 24 au 31 décembre : Lors de mon premier rendez-vous avec la chirurgienne, j’ai indiqué (après avoir fait de la recherche) le nom de la chirurgienne plasticienne que je souhaitais. Encore une fois, cela s’est bien passé. J’avais confiance en mon équipe d’intervention. À ce moment, on croyait que seule une chirurgie mammaire conservatrice de mon sein droit était nécessaire

Je suis allée rendre visite à ma sœur qui habite le New Jersey, aux États-Unis. Elle était d’avis que je devais consulter sa radiologiste pour obtenir une deuxième opinion. J’avais en main toutes les copies des tests récents que la radiologiste a pu examiner (en format DVD). Elle a constaté avec étonnement que je n’avais pas encore passé d’IRM. Elle ne comprenait pas les raisons pour lesquelles le sein gauche n’avait pas encore fait l’objet d’une analyse poussée à l’aide d’une échographie et d’une tomographie. Elle a indiqué des recommandations très précises à mes médecins canadiens dans les marges de mes résultats de tests. Une fois à Vancouver, j’étais déterminée à passer une IRM le plus tôt possible – même si je devais payer les frais d’une clinique privée. Je savais aussi que je devais passer des tests liés au gène BRCA avant l’intervention. Sur le plan logistique, beaucoup auraient pensé qu’il était impossible de les réaliser dans la courte période de deux semaines précédant mon intervention. Je devais agir rapidement et avec détermination pour convaincre l’agence BC Cancer d’accélérer l’obtention des résultats, qui sont habituellement divulgués dans un délai de quatre à six semaines. J’ai proposé de payer des frais de 500 $ pour les obtenir plus rapidement. J’étais même prête à me rendre à Seattle pour passer ces tests. Enfin, la directrice de l’agence BC Cancer a communiqué avec moi pour parler à ma chirurgienne. Ensemble, ils ont décidé d’aller de l’avant pour tester seulement les gènes BRCA. Habituellement, l’agence analyse quatorze gènes, ce qui prend plus de temps.

Concernant l’IRM, lorsque ma chirurgienne a su que j’avais pris rendez-vous dans une clinique privée (moyennant des frais d’environ 4 000 $), elle a réussi à fixer un rendez-vous à l’hôpital quelques jours après mon retour du New Jersey

Même avant de connaître les résultats de l’IRM, ma chirurgienne avait recommandé une mastectomie bilatérale. L’idée de cette intervention me faisait peur. Je tenais à sauver un de mes seins. Il s’agissait d’une décision très déchirante. Je savais que le temps jouait contre moi et que cette décision allait à l’encontre des suggestions de mon équipe. Les résultats de l’IRM ont montré clairement qu’il y avait de plusieurs petites traces de cancer dans le sein droit, et que sur le sein gauche, il n’y avait rien. Peu après, on a reçu les tests liés aux gènes BRCA : ils ont révélé que je n’appartenais pas au groupe ayant une prédisposition génétique à développer un cancer. Heureusement, j’ai pu subir une mastectomie partielle du sein droit, comme je le souhaitais, et lors de la même intervention, on a reconstruit mon sein à l’aide de la technique du lambeau TRAM.

Tout ce temps, depuis le diagnostic de cancer, je n’arrêtais pas une seconde, j’effectuais de nombreux appels, je faisais diverses recherches et je cherchais à recueillir d’autres avis. J’ai eu quelques échanges corsés sur la nécessité d’obtenir des résultats d’examen en temps opportun. Je ne cessais de me poser la question fondamentale suivante : si l’on savait depuis longtemps que j’avais les seins denses, pourquoi on ne m’a-t-on pas fait passer une mammographie ainsi qu’une échographie chaque fois, en guise de suivi?

J’avançais à tâtons, convaincue d’avoir pris le bon chemin, un chemin ponctué par l’élargissement de mes connaissances et le sentiment d’urgence. Au fond de moi, je gardais toujours en tête à quel point je devais être proactive et sûre de moi tout au long de ce processus. Qu’arriverait-il à ces autres femmes qui ne remettent pas en question les autorités médicales ou qui n’y tiennent pas tête? Qu’en est-il des femmes nouvellement arrivées au Canada et qui n’ont personne pour les soutenir? Qu’en est-il des femmes qui ont peur et qui sont dépassées par un diagnostic de cancer?

Mon intervention a eu lieu le 25 février 2016. En ce qui a trait à la reconstruction de mes mamelons, le rendez-vous a été fixé au 5 février 2017. Je suis heureuse d’affirmer que toutes les interventions que j’ai subies ont eu de bons résultats. Mon oncologue s’assure que je passe une mammographie chaque année, et ce, pour les cinq prochaines années. Six mois après la mammographie, je dois passer une échographie. De plus, je dois prendre des inhibiteurs de l’aromatase (exémestane) pendant les cinq prochaines années.

Je dois une fière chandelle aux personnes généreuses et bienveillantes ayant le cancer que j’ai rencontrées par l’intermédiaire de la Société canadienne du cancer. Les discussions avec ces femmes extraordinaires m’ont donné le courage nécessaire pour affronter le diagnostic et surmonter les traitements. Bien entendu, mes amis et ma famille m’ont donné de la force et de l’amour.

Je n’ai pas eu à subir de la chimiothérapie ou de la radiothérapie, ce qui est un chapitre important à mon histoire. À l’époque, j’ai remercié mes anges gardiens. Mais je sais une chose : on ne sait pas ce que la vie nous attend, et ceux qui ont eu le cancer marchent sur une corde raide, car ils ont conscience de la menace qui plane sur leur présent et sur leur avenir. Chaque jour, je me dis : « Vis pleinement, profite du moment présent, mets les choses en perspective et fonce. »

Janet lives in British Columbia and was diagnosed in 2015 a few months after a normal mammogram.